Les épreuves
Sommes-nous responsables de nos actes?
Quel rôle l’esprit a-t-il à jouer dans son existence?
Doit-il suivre la fatalité des événements ou a-t-il son libre arbitre pour agir sur ceux-ci ?
Toutes ces questions ont jalonné le discours des philosophes et des théologiens durant des siècles.
LES EPREUVES
Chacun de nos actes, bons ou mauvais retombe sur nous.
La vie présente, est la résultante de nos oeuvres passées et la préparation de nos vies futures.
Nous récoltons ce que nous avons semé, c’est ce que l’on peut comprendre dans la phrase de Jésus lorsqu’il dit :
« Qui a tué par l’épée, périra par l’épée»
en ce sens où l’on subit l’acte engendré à sa même mesure par les mêmes causes. Car l’esprit qui a fait le mal, par cela même, n’a pas fait tout le bien qu’il devait accomplir, c’est cette lacune qu’il est nécessaire de combler puisque le mal n’étant que l’absence du bien. La loi du bien étant la loi de notre destinée, et également la condition nécessaire à notre avancement, l’esprit tel un ouvrier qui a mal fait sa tâche la recommence. Ainsi l’homme qui a manqué sa vie la refait et la corrige.
Les trois conditions nécessaires pour effacer les traces d’une faute et ses conséquences sont :
le repentir, l’expiation et la réparation
Le repentir est le premier pas vers l’amélioration, il donne l’espérance et prépare les voies de la réhabilitation, il fait naître en lui le désir du bien.
L’ expiation consiste dans les souffrances physiques et morales, conséquences de la faute commise, qui, en influant sur le moral, sont utiles à l’épuration et à l’instruction de l’âme.
Enfin, la réparation, consiste à faire du bien à celui à qui on a fait du mal.
Les épreuves viennent de cette manière s’inscrire dans cette loi de la nature, loi universelle de justice, qui s’équilibre par le cycle des réincarnations.
Tout comme l’écolier a droit au repos de la nuit, ce qui facilite l’assimilation de ses connaissances de la journée, l’homme revient séjourner dans l’au-delà pour faire le point sur ses vies passées.
En ayant une vue plus large, il voit alors l’avenir promis et comprend ce qui lui manque pour l’atteindre.
Ainsi, une fois que l'esprit est sorti du trouble, dégagé de la matière, et à l'état errant, après murissement de son choix, vient l’heure de la réincarnation.
Il choisit sa nouvelle existence corporelle selon le degré de perfection auquel il est arrivé, et c'est en cela, que consiste surtout son libre arbitre.
Ainsi c’est lui-même qui décide du genre d'épreuves qu'il veut subir, plus elles sont rudes, mieux il les supporte, plus il s’élève.
De cette manière, la plupart des esprits cherchent l'épreuve qui leur sera la plus fructueuse.
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En choisissant telle famille, tel milieu social, l’esprit sait d'avance quelles sont les types d’épreuves qui l'attendent, mais il comprend également la nécessité de ces épreuves pour développer ses qualités, atténuer ses défauts, dépouiller ses préjugés et ses vices.
Ces épreuves peuvent être aussi la conséquence d'un passé néfaste qu'il faut réparer, et il les accepte avec résignation, avec confiance, car il sait que son guide et les bons esprits ne l'abandonneront pas aux heures difficiles.
Il est vrai que certains peuvent choisir une vie d’épreuves, qui soit au-dessus de leurs forces, et alors ils succombent, ce qui explique les cas de suicide.
D’autres peuvent aussi en choisir une qui ne leur profite nullement, cherchant un genre de vie oisive et inutile, mais alors, une fois rentré dans le monde des esprits, ils s'aperçoivent qu'ils n'ont rien gagné et ils demandent à réparer le temps perdu.
Il est des cas ou certains esprits venant d'un monde inférieur à la terre s’incarnent parmi nos peuples civilisés en voulant monter trop haut, ils sont alors “déplacés” parmi nous, parce que leurs moeurs et leurs instincts jurent avec les nôtres.
Ce qui explique certains cas d’anthropophagie, de brutalité, de moeurs décalés parmi notre civilisation plus évoluée.
Il peut nous sembler plus naturel que le choix de l’esprit se porte sur une épreuve moins pénible, mais lorsque l’âme est dégagée de la matière, l'illusion cesse, et elle pense autrement.
L'homme, sur la terre, et placé sous l'influence des idées charnelles, ne voit dans ces épreuves que le côté pénible, mais dans la vie spirituelle, il compare ces jouissances fugitives et grossières avec la félicité inaltérable qu'il entrevoit, et dès lors que lui font quelques souffrances passagères sur terre !
L'esprit choisit alors de se soumettre volontairement à toutes les vicissitudes de la vie corporelle dans l'espoir d'arriver plus vite à un état meilleur, comme le malade choisit souvent le remède le plus désagréable pour se guérir plus tôt. C'est donc à tort que l'on s'étonne de ne pas le voir donner la préférence à l'existence la plus douce.
La décision de ce choix est l’effet résultant des actes de sa vie précédente. L’esprit se décide ainsi dans le choix des épreuves qui peuvent être pour lui une expiation, par la nature de ses fautes.
Les uns peuvent donc s'imposer une vie de misère et de privations pour essayer de la supporter avec courage, d'autres vouloir s'éprouver par les tentations de la fortune et de la puissance, bien plus dangereuses par l'abus et le mauvais usage que l'on en peut faire, et par les mauvaises passions qu'elles développent, d'autres, enfin, veulent s'éprouver par les luttes qu'ils ont à soutenir dans le contact du vice. Il est également des cas où le danger étant imminent, on croit que l’issu de l’événement en est la mort, et on l’évite de peu, c’est ainsi un avertissement que lui-même a désiré avant l’incarnation pour se détourner du mal et se rendre meilleur.
Par les dangers que l’on cours, Dieu nous rappelle de cette façon la faiblesse et la fragilité de notre existence et nous avertit ainsi de rentrer en nous-mêmes et de nous corriger.
Epreuve, expiation :
L'expiation s'accomplit pendant l'existence corporelle par les épreuves auxquelles l'Esprit est soumis, et dans la vie spirituelle par les souffrances morales attachées à l'état d'infériorité de l'Esprit.
Ainsi les misères d’ici-bas sont des expiations par leur côté matériel, et des épreuves par leurs conséquences morales. Les effets sont à la fois le châtiment des actes engendrés de par le passé, et l’épreuve pour l’avenir.
On peut dire que ce sont des expiations en ce sens qu’elles sont la conséquence d’une faute, et des épreuves en rapport au profit qu’on en retire.