La pratique isolée du Spiritisme

Publié le par Muse/CAK

 

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Le Spiritisme souffre en France d'une méconnaissance totale de ses valeurs morales et philosophiques auprès du grand public ; il est souvent assimilé aux " tables tournantes " ou au " jeu du verre " très en vogue chez les adolescents.

La faible diffusion du Spiritisme, due en partie au déclin dont il a été victime pendant la seconde guerre mondiale et à la désunion entre les partisans d'un " Spiritisme Christique " et d'un " Spiritisme expérimental ", est surtout imputable à une particularité française : la pratique isolée du Spiritisme.

Il existe en effet une multitude de groupes et d'individus qui ont opté pour une pratique privée du Spiritisme afin d'éviter les éventuelles calomnies dans un pays devenu roi dans l'art de la diffamation.

Cette pratique privée, si elle préserve des calomnies terrestres, a une conséquence bien plus fâcheuse : elle laisse la porte grande ouverte à toutes les entités de l'Au-delà, à des personnes totalement novices dans la connaissance des lois qui gouvernent les communications entre les deux mondes.

Nous rappelons que le monde des Esprits est composé des âmes humaines débarrassées de leurs enveloppes corporelles, il y en a donc, au même titre que les hommes, de très bons et de très mauvais.

Ceux d'entre eux qui sont le plus attachés à la matière ne peuvent pas s'élever vers d'autres mondes ; ils sont par leur penchants attirés par les jouissances matérielles et ils errent au milieu du monde corporel.

Ces Esprits sont bien souvent souffrants et ils se trouvent parmi eux des Esprits vicieux qui, jaloux de voir des êtres plus heureux qu'eux, se plaisent à les faire souffrir en les excitant au mal, à l'envie, à la jalousie, et à toutes les formes de passions.

Ces Esprits sont un véritable danger pour les médiums et plus particulièrement pour les médiums débutants ; ils s'attachent en effet à ceux qui les écoutent et sur lesquels ils trouvent prise, ils s'immiscent dans les communications, les provoquent parce qu'ils espèrent avoir plus d'influence par ce moyen, et lorsqu'ils parviennent à prendre de l'emprise sur quelqu'un, ils s'identifient avec leur propre Esprit, le fascinent, l'obsèdent, le subjuguent et le conduisent comme un véritable enfant.

Pour arriver à leurs fins, ils inspirent au médium de la méfiance envers tous ceux qui pourraient lui ouvrir les yeux et ils le conduisent peu à peu à l'isolement afin d'avoir davantage de prise sur lui. L'enthousiasme et l'amour-propre sont les plus grands dangers de la médiumnité.

L'un comme l'autre empêche de juger sainement du contenu des communications et donne une confiance aveugle en la supériorité des Esprits qui se communiquent, ceux-ci n'hésitant pas à prendre n'importe quelle identité pour mieux mystifier leur victime.

On assiste ainsi depuis une dizaine d'années à une multiplication de témoignages de personnes qui ont découvert seul leur médiumnité et qui l'ont développée ; ces personnes, sans aucune connaissance du monde des Esprits et de leurs rapports avec le monde corporel, et ayant bien souvent un jugement altéré par l'attente d'un message d'un proche disparu, sont alors la cible idéale des Esprits perturbateurs qui s'amusent à leurs dépens.

Certains d'entre eux ont alors l'impression d'avoir découvert un monde nouveau et se donnent pour mission d'en être les porte-paroles ; ils professent alors souvent une doctrine incohérente, dictée par un Esprit farceur, mélangeant dans le même panier la pratique de la médiumnité avec les pratiques occultes les plus diverses : ils jettent ainsi le discrédit sur les valeurs morales et philosophiques du Spiritisme, lui faisant ainsi plus de mal que de bien.

Voici l'exemple typique d'un cas de pratique privée : celui de Gisèle R. cité par Christine Bergé, professeur de philosophie et chercheur en ethnologie à l'Université de Lyon II, dans son ouvrage " La Voix des Esprits - Ethnologie du Spiritisme ". L'auteur relate l'expérience médiumnique de Gisèle R qui a découvert sa médiumnité il y a sept ans.

 

 

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Celle-ci explique qu'il est important de bien identifier l'Esprit qui se communique à nous 

tel qu'Allan Kardec l'a conseillé ; " pour savoir qui ils sont, je leur demande ce qu'ils ont vécu, et comment ils sont morts. " On peut noter dans ces propos une légère méprise : Allan Kardec conseillait en effet de savoir à qui on avait à faire, mais pour cela il conseillait de juger le contenu des messages et de bien les mûrir en sachant que les bons Esprits ont toujours un langage sans contradiction, pur de toute trivialité, empreint d'une inaltérable bienveillance.

 

Or, demander à un Esprit ce qu'il a vécu et comment il est mort n'apporte en rien une preuve d'identification. Le premier Esprit farceur venu se fera une joie de raconter une histoire sortie tout droit de son imagination. " Donne-moi un signe, demande Gisèle…

Il a donné l'heure, puis il a dit son nom. Et puis plus rien. Je suis allée dans la cuisine vérifier l'heure : ce qu'il disait était exact.

" Qu'y a-t-il d'étonnant à ce témoignage ?

Les Esprits ne savent-ils pas lire l'heure sur les horloges ?

S'ensuit-il pour cela qu'un Esprit donnant l'heure exacte donnera aussi sa véritable identité ?

Le médium ajoute : " Il faut avoir un bon guide, " élevé " dans la hiérarchie des Esprits " !

Aucun spirite n'ignore que nous avons tous un bon guide, plus élevé que nous moralement et qui nous conseille : toute la difficulté réside justement dans le fait d'entrer en communication avec lui et non pas avec des Esprits frivoles.

Cette ignorance du médium vis-à-vis du monde spirituel ouvre grande la porte aux Esprits frivoles : Gisèle R. raconte elle-même : " J'ai fait un an de travail avec le même Esprit, et puis j'ai été obligée de demander d'en changer.

Celui-ci devenait frivole. " Or, tout médium sait que l'on ne peut pas changer d'Esprit sur demande, quelle preuve le médium a-t-il qu'il a effectivement un autre Esprit ?

L'étude du Spiritisme nous apprend qu'on attire à soi les Esprits par affinité, et, si comme ses propos l'indique, il a travaillé durant une année entière avec un Esprit frivole, il semble logique que si un autre Esprit ait pris sa place, il ne devrait guère être différent du premier.

Les signes d'obsession ne s'arrêtent pas là :

Gisèle R. raconte être réveillée en pleine nuit, sa main comme " prise ", " tenue " par " l'Esprit-guide ", celle-ci commence même à écrire en l'air comme " impatiente " du message !

Jamais un Esprit bienveillant ne se permettrait de nous déranger durant le sommeil ou durant n'importe quelle activité pour nous transmettre un message, le dérangement occasionné et l'impatience sont, à l'inverse, caractéristiques des Esprits peu évolués.

 

On peut noter toutefois que la médium a donné à des " consultants " des messages qui les ont aidés dans des périodes difficiles de leur vie. Est-ce que quelques communications consolantes signifient que le médium est toujours bien influencé ? Assurément non.

 

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Allan Kardec écrira dans l'Obsession que " les Esprits supérieurs ne choisiront pas un médium qui a des accointances avec les Esprits légers, à moins qu'il n'y ait nécessité et qu'ils n'en aient pas d'autres à leur disposition pour le moment, mais alors ils ne s'en servent qu'accidentellement, et le quittent dès qu'ils trouvent mieux, le laissant à ses sympathies s'il y tient. " Cette étude critique du cas de Gisèle R. peut sembler sévère, voir même orthodoxe, mais il n'en est rien : la communication avec le monde invisible est une chose grave et sacrée qui ne saurait être pratiquée avec légèreté.

 

La médiumnité n'a de raison d'être que dans un but altruiste afin d'apporter l'aide et la consolation à ceux qui en ont besoin, tandis que la pratique isolée est une forme d'égoïsme où le médium ne pense au ciel que pour lui-même et où il a de grandes chances de se perdre : L'isolement favorise en effet l'obsession des Esprits inférieurs.

Le Spiritisme ne doit pas être pratiqué en secret mais au grand jour selon la parole de Jésus : " Il n'y a personne qui, après avoir allumé une lampe, la couvre d'un vase ou la mette sous un lit ; mais on la met sur le chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière ; car il n'y a rien de secret qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu et paraître publiquement. " (Luc, ch. VIII, v. 16,17).

C'est pourquoi, j'invite fraternellement tous les spirites à mettre en pratique cette parole, à sortir de l'isolement et à prendre contact les uns avec les autres.

L'échange spirite est enrichissant, revivifiant pour le novice comme pour le plus expérimenté. Sachons être bienveillant envers les travaux de chaque groupe, car si ceux-ci peuvent différer légèrement d'un groupe à l'autre en raison des personnes qui le composent, un seul critère est important : l'amour et la charité qui règnent entre ses adhérents.

 

MICKAEL P

(centre allan Kardec de Lyon)

Publié dans Spiritualité

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A
Bonjour;<br /> Celà fait 20 ans que je souffre de ce mal pouvez-vous m'aider ??....
Répondre
M
Bonsoir, je suis désolée, je ne suis pas compétente pour vous aider à ce jour, mais je vous souhaite de trouver sur votre chemin la personne adéquate.<br /> Prenez soin de vous.<br /> Amicalement.